GOLDEN AXE: REVENGE OF DEATH ADDER
Voilà 3 ans que le Golden Axe de Sega est sorti. Le petit monde du beat’em all continue de s’étoffer avec surtout des productions de Capcom sur son CPS-1. Et là, sans crier gare, Sega nous offre une suite officielle sur format arcade de son hit : Golden Axe : Revenge of Death Adder.
La revanche de la vipère de la mort
Depuis l’acte héroïque de Tyris, Ax et Gilius, le royaume et ses habitants avaient retrouvé la paix et la sérénité. Malheureusement c’était sans compter sur le retour du fléau Death Adder et de son armée du mal prêts à assouvir le monde.
Quatre nouveaux héros seront disponibles dans ce volet pour nettoyer les contrées des envahisseurs :
Stern Blade : ce barbare est un clone d’Ax Battler. Même technique, même brutalité. Il reste le personnage avec un bon équilibre entre force d’attaque et magie. Cette dernière sera le feu rédempteur.
Goah : force de la nature, ce géant porte, sur ses épaules, Gilius Thunderhead ! Goah dispose d’une hache double tranchant pour raser de près ses ennemis. Ses coups sont puissants comme sa magie (gérée par Gilius), le souffle de la mort. Malheureusement ses déplacements sont lents, ce qui peut le pénaliser dans les mêlées.
Dora : nous ne saurons pas si elle est exploratrice, par contre ce qu’il y a de sûr c’est que Dora est une centaure. Elle est certainement le meilleur personnage si vous attaquez l’aventure en solo. En effet, sa vitesse d’attaque égale presque sa force. Malheureusement sa magie de la foudre est la plus faible des quatre protagonistes.
Trix : armé d’un trident aussi pointu que sa chevelure, ce lutin a un petit côté espiègle. Très rapide avec une force d’attaque correcte, il n’en sera pas moins très important dans une partie à plusieurs joueurs. En effet, sa magie n’est pas destructrice mais revitalisante. En l’invoquant, il fera apparaître de petits arbustes munis de fruits qui redonneront de l’énergie au groupe.
Ces personnages, à peu de choses près, ont un gameplay pratiquement identique au premier Golden Axe. On notera tout de même qu’à présent il est possible de réaliser une attaque commune sur un adversaire (sorte de projection aérienne). Le système des magies, quant à lui, a quelque peu été modifié. Il n’y a plus de niveaux de puissance mais un nombre de potions à atteindre pour déclencher une seule magie. Chaque personnage a son nombre de potion à atteindre. Néanmoins, il est désormais possible d’avoir le double, voire le triple de potions nécessaires et de lancer trois fois de suite une magie par exemple. La présentation de ces attaques est superbe. En présence de certains ennemis, les magies de Stern ou Goah auront droit à une scénette supplémentaire. On y voit le visage d’un soldat soit s’incinérer sous une vague de feu, soit se rigidifier et décomposer avec le souffle de la mort. Magnifique.
Le bestiaire des montures s’est agrandi. Les designers et réalisateurs nous offrent là du beau boulot.
Mantes religieuses : Deux variantes de mantes religieuses seront disponibles: la mante cracheuse de feu (!?!?) ou la version « mandibules de la mort » assez jouissif qui projettera vos adversaires loin en l’air ou brisera les nuques avec le son qui va bien.
Scorpions géants : Vous aurez le choix entre le modèle pinces tueuses ou dard électrique.
Dragons squelettes : Assez redoutables cracheurs de feu, ils ne seront disponibles que sur la fin de l’aventure.
De plus, dorénavant, avec ces monstres, il est possible de faire des attaques aériennes ou des death jab. Autre nouveauté ; durant l’aventure il ne sera pas rare de trouver des mini catapultes statiques ou autres systèmes de projectiles. Si les héros seront à même de les utiliser pour dégager leurs flancs, on pourra, à l’aide de sa créature, embarquer ces stations et les utiliser de manière mobile. Simplement génial et ravageur.
Le Golden Axe des superlatifs
Bon, Sega frappe très fort avec ce titre et démontre ainsi les capacités de l’architecture de son System 32. Déjà au niveau des graphismes : décors riches, couleurs chatoyantes, effets semi-3D et zooms (présentation de la carte) à profusion. On ne peut être que subjugué par le travail des graphistes lorsqu’on traverse la forêt de champignons géants, s'engouffre dans la mine lugubre, visite les villages de lutins, parcourt les chemins de montagne, navigue avec le bateau maudit, etc. Ajoutez à cela une foule de détails dans les stages impliquant des villages se faisant incendier, hordes de barbares assoiffés de sang, villageois esclavagés, guet-apens, pièges multiples … On pourrait continuer encore des heures à énumérer les différents détails du jeu qui procurent cette ambiance unique et prenante.
C'est par-ici pour casser du méchant !
Les adversaire eux aussi ne sont pas en reste. Si l’on retrouve à peu près tous les adversaires du 1er opus, d’autres créatures viennent se joindre à la danse. Tout d’abord les hommes troncs, sorte d’arbres humanisés. Quelques bons coups bien placés et ils éclateront dans un craquement de bois. Il y a aussi les redoutables indigènes façon Mudman dans World Heroes qui viendront prêter renfort à Death Adder. Contrairement à l’ancien Golden Axe, ici on vous attaque en nombre, sans ralentissements, avec des armes assez diverses: épées, massues, haches, os, projectiles enflammés … bref il faudra à la fois donner des coups à tout va et slalomer entre les différents agresseurs.
Monumentale erreur !
En fait, pour exprimer le mieux la différence visuelle, en proportions gardées, entre le 1er et 2ème Golden Axe est certainement Death Adder. Alors que dans le premier épisode on avait un Boss final grand mais un peu trapu, dans Revenge of Death Adder, il est juste grand, costaud et terriblement classe. Une vraie sangsue qui vous réservera son lot de surprises à l’image du jeu lui-même.
Relooking avant et après
Pour ce qui est de la musique, les compositions sont excellentes mais peut-être un poil moins marquantes et multiples que son prédécesseur. Sega change sa stratégie et privilégie l’ambiance et effets sonores de qualité. On débute toujours les stages avec des mélodies puissantes et guerrières telles que « Main Theme » et sa cornemuse ou les percussions frénétiques d’ « Assault ». On passe ensuite aux musiques inquiétantes et ténébreuses de « Mushroom Forest » ou « On a Ship » qui ne seront pas sans rappeler celles du film « Conan le Barbare ». Les stages se ponctuent avec leurs Boss et musiques stressantes bien appropriées. Pour sa culture générale, on doit la composition de ces thèmes à Masanori Takeuchi (After Burner Climax) et Tomoyuki Kawamura (Sega Rally 2).
Ambiance électrique
Golden Axe: Revenge of Death Adder est doté d’une difficulté savamment dosée. Il vous faudra bien de l’entraînement pour arriver à bout de l’aventure en le « one créditant ». D’autant plus que l’aventure est longue, très longue pour un jeu de ce type (entre 45 min et 1 heure !!!). Plusieurs routes sont possibles et selon la version arcade que vous ferez, vous devrez refaire l’aventure pour découvrir les chemins que vous n’aurez pas emprunté la première fois. Un « replay value » pas négligeable, qui plus est sur un jeu dont on ne se lasse pas..
Un tour de scarabée ascensionnel
Un jeu v'Hachement bien
Revenge of Death Adder est un titre qui illustre bien la maîtrise qu'avait Sega dans le monde de l'arcade. Dynamique, plein d'innovations et dégageant un charisme puissant, il est impossible d'être insensible à ce jeu pour autant qu'on aime les beat'em all. N'ayons pas peur des mots, c'est un chef d'oeuvre.
Seul regret ? Qu'il n'aie pas été adapté sur un autre format que l'arcade. Pourquoi ? Un System 32 trop dur à retranscrire? Trop de projets en cours ? Personne ne le saura.
Si vous ne l'avez pas encore, courez-vite vous le procurer chez votre crémier. Vous aurez tout simplement le meilleur Golden Axe, tout format confondu.
